Le port de Strasbourg vise la décarbonation grâce à la multimodalité

En 2023, le trafic céréalier au Port autonome de Strasbourg (PAS) a atteint 2,8 Mt, soit son deuxième flux de marchandises après les matériaux de construction. Cet équipement est appelé à être « un lieu de la transition énergétique vers le renouvelable », a expliqué, mardi 23 janvier, devant les adhérents de l’Association de la Bourse de commerce de Strasbourg, Claire Merlin, directrice de cet établissement public mixte au capital duquel on trouve l’État et la ville de Strasbourg.

Investissement ferroviaire

« Il doit devenir un port décarboné », a-t-elle insisté. Le projet compte notamment privilégier une approche multimodale, c’est-à-dire une meilleure articulation entre les modes de transports fluviaux et ferroviaires en faisant, par exemple, « émerger des chaînes logistiques inédites adaptées au contexte écologique et économique ».

Une grande partie des investissements de 70 à 80 M€ prévus sur le terminal sud du PAS iront au ferroviaire, une manière de répondre au phénomène de basses eaux du Rhin qui pénalise de plus en plus fréquemment les expéditions via le fleuve. Ces épisodes pourraient cependant être mieux maîtrisés par un dragage du Rhin de 6 cm sur sa partie dite « romantique » en Allemagne. Les autorités du pays voisin en parlent, mais pour l’instant rien n’est fait.

L’acheminement par la route sous pression

Les OS alsaciens sont aussi pour leur part attentifs à l’interdiction progressive de circulation des véhicules, dont les camions, ne respectant pas les normes prévues par la mise en place à Strasbourg depuis 2022 d’une Zone à faibles émissions (ZFE). Le Port autonome, situé à l’est de la ville, en fait intégralement partie. Il est déjà convenu que les poids lourds carburant au gazole bénéficient jusqu’en 2028 d’une dérogation pour effectuer leurs rotations entre les silos des OS et ceux du port. Mais au-delà, rien n’est encore écrit…